Une expérience extraordinaire à Erevan.
Si je dois mourir en Arménie, je veux dire, si on écarte l'éventualité de me faire écraser par une voiture, ce sera dans le minibus.
Où le prendre, à ce que je sache, ce n'est écrit nulle part. Les numéros vont jusqu'a 200, à vous de trouver où les prendre et où ils vont. Ils suivent la règle arménienne: "En Arménie, pas de règle". Bien sûr, il y a des stations mais qui s'en préoccupe? Il faut se mettre sur le bord du trottoir. Quand vous le voyez, vous levez la main pour lui signifier qu'il doit s'arrêter. Puis si vous arrivez à l'atteindre en évitant les flaques, il vous faut encore trouver la poignée. L'épreuve suivante est de trouver une place. Il y en a une quinzaine environ, parfois plus. Mais entrer à 2O ne les effraie pas. A l'intérieur, c'est l'entraide: les hommes laissent leur place aux femmes et aident les personnes agées. Quelques fois, je peux tenir debout à l'intérieur du haut de mon mètre 55. Mais un homme insiste toujours pour me laisser sa place et passer le reste du trajet plié en deux... Les femmes, elles aussi, me laissent la place pour que je puisse asseoir un quart de fesse. Personne ne parle.
Après, il faut surtout fermer les yeux. Qui n'a vu ne peut imaginer leur manière de conduire... "En Arménie, pas de règle", ça prend tout son sens dans le minibus.
Pour s'arrêter, il faut, malgré le bruit du moteur, se faire entendre du chauffeur: "Kangaroum kangnèk!". Ici, c'est en sortant qu'il faut payer. Si on compare avec le métro, ça donne: 2 fois plus dangereux, 2 fois plus polluant, 2 fois plus inconfortable, 2 fois plus long et deux fois plus cher... Mais ça va partout. Ils ont supprimé le tram au profit du "private business"... Ca vaut le détour!
Monday, March 12, 2007
Le minibus
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