Sunday, September 30, 2007

Un peu d'histoire

Mémorial du génocide


Garni, temple très très vieux


Fabrication du lavash, pain traditionnel


Karabakh


Intérieur d'une mosquée au Karabakh



Pour une meilleure compréhension de cette étrange culture: (presque d'après le petit futé en résumé et je suis pas une spécialiste de l'histoire!)
Le symbole de l'Arménie est le Mont Ararat qui se trouve maintenant en Turquie. C'est sur cette double merveilleuse montagne, source spirituelle pour les Arméniens, qu'est supposée s'être échouée l'Arche de Noé. Ce serait ici également qu'était situé le Jardin d'Eden. Lorsque Prométhée a volé le feu et l'habileté technique aux Dieux pour les donner à l'humanité, il a été condamné par Zeus à se faire éternellement le foie par un aigle... sur le Mont Ararat. (Il nous l'avait pas dit ça le prof de philo, hein ma Clé!). Cette montagne est donc le berceau de quelques uns de nos grands mythes. Les Arméniens vous diront que c'est tout simplement le berceau de l'humanité. Et la marmotte...
L'Arménie était bien plus grande (10 fois). La présence d'un peuple dans la région date de 3000 ans.
Leur passé est riche et les Arméniens ont une grande nostalgie et sont nationalistes sans être impérialistes en général. Le territoire a toujours été envahi par ses voisins et n'a presque jamais été gouverné par les Arméniens. Les Turcs et les Azéris considèrent des parties du territoire arménien comme le leur. En Arménien, Arménie se dit Hayastan. Ce nom vient de Hayk qui serait l'arrière petit fils de Noé et qui aurait fondé l'Arménie. La langue parlée serait de type indoeuropéen. "Les Arméniens sont bruns, avec une brachycéphalie très marquée, (crâne court et occiput aplati) qui trahit l'appartenance au rameau dinarique, ou balkanique, de la race alpine." dixit: le petit futé qui raconte ce que certains spécialistes croient. J'espère que ça vous éclaire sur "à quoi y ressemblent".
Ourartou est le premier royaume arménien de -590 à -860. Il disparaîtra (tout comme l'Assyrie) à la suite d'une succession d'invasions par des civilisations indoeuropéennes dont semblent avoir profité les Arméniens. La ville d'Erevan serait née en -782.
Entre les Perses et les Grecs, l'Arménie s'affirme. Les Perses ne laissent qu'une souveraineté limitée aux Arméniens même si la Perse a donné un certain degré d'indépendance à l'Arménie. C'est Alexandre Le Grand qui donnera une fin à cette iranisation de l'Arménie tout en l'ouvrant de façon déterminante à l'hellénisme qui détrônera les modèles perses. Leur identité nationale s'affirme au IIe siècle politiquement et culturellement par le fait que la langue arménienne est imposée à l'ensemble du pays.
Tigran le Grand (-95 à 54) donne au pays une grande extension, développe l'économie et le commerce et l'Arménie devient un empire qui fera même de l'ombre aux Romains avec lesquels elle sera d'abord allié puis ennemie. Après, elle devient un protectorat romain.
A la fin du IV e siècle, il faut choisir un camp entre l'Orient et l'Occident (symbolisés par la Perse et Rome). Cette tension marque profondément l'histoire arménienne. Comme les Perses refusent la réalité religieuse de l'Arménie (qui a adopté le christianisme comme religion d'État en 301; premier État chrétien 80 ans avant l'Empire romain et ils en sont fiers en plus!), ils commencent à devenir une vraie menace. L'alphabet (dont mon ami iranien s'amuse à dire qu'il provient d'un plat de spaghettis qu'aurait lancé Mesrop Mashtots sur un mur) à été créé en 406 et a permis de remplacer les langues étrangères en usage dans la littérature et l'administration. Et je l'adore malgré sa complexité à écrire et à prononcer.
Lors de la bataille d'Avaïr en 451, l'Arménie est sous la domination de la Grèce et de la Perse et lève une petite armée. Ils ont une défaite mais les Perses n'ont pas réussi à imposer leur religion mazdéenne, donc aux yeux arméniens, c'était une victoire.
La religion apostolique autocéphale arménienne n'est pas reconnue comme chrétienne à cause de son identité originale: "Le Christ est reconnu comme une nature humaine et une nature divine unies mais non confondues." En gros, Jésus est Dieu, ou en tout cas, c'est pas un être humain, enfin un truc comme ça.
VIe siècle: Il y a une absence de solidarité chrétienne quand les Arabes font leur apparition sur la scène du Proche Orient, répandant la parole de leur prophète. Les Arméniens n'aspirent qu'à vivre en paix dans le respect de leur identité et de leur foi. A cet égard, les Arméniens, les deux siècles et demi de domination arabe seront positifs politiquement mettant fin au morcellement politique traditionnel arménien.
Puis des guerres avec les 2 puissances du moments: Bagdad et Constantinople. L'indépendance sera rétablie à la fin du XII e siècle en Arménie.
Au XIIIe siècle, les Arméniens qui fuient les invasions ottomanes déménagent vers la Cilicie (entre la Turquie et la Syrie) où ils resteront 3 siècles. C'est le rare exemple dans l'histoire d'une nation qui s'expatrie ailleurs pour recréer ailleurs les conditions de sa survie politique. C'est au cours de cette époque que la France marque les institutions arméniennes et que les pays seront mariés...
Au XVe L'Arménie se divise en petites principautés. Les Croisades leur donnent l'espoir d'une renaissance. Ils se replient sur eux mêmes face à leur impossibilité de gérer les invasions des Ottomans et des Perses (Turquie et Iran en gros). Aux XVIIe et XVIIe, ils sont les rois du commerce et de la diffusion d'idées nouvelles entre l'Orient et l'Occident, d'où le sentiment patriotique qui se réveille.
Ils se tournent vers la puissance chrétienne la plus proche dans ce contexte de montée de l'Islam, la Russie de Pierre Le Grand.
Au XIXe, l'Europe marquée par l'aventure Napoléonienne (encore admirée ici!)voit de nombreuses nouvelles nations en gestation qui donneront un modèle théorique aux Arméniens pour leur émancipation.

En attente...